Etude sur l'impact CO2 comparé des véhicules électriques et thermiques

Sur commande du groupement britannique Low Carbon Vehicle Partnership, Ricardo, société spécialisée dans l'ingénierie industrielle, a réalisé une étude sur l'impact CO2 des véhicules thermiques, hybrides, hybrides rechargeables et électriques.

Cette étude porte sur la vie du véhicule, depuis sa fabrication, pendant ses 150 000 premiers kilomètres et pour son recyclage. Dans le cas d'une voiture électrique à autonomie étendue comme l'Ampera, l'hypothèse semble faite d'une proportion de 75% des kilomètres faits en électrique.
Pour un véhicule conventionnel, la fabrication représente moins d'un quart des émissions de CO2, mais à mesure que l'on évolue dans l'électrification, la fabrication représente une partie progressivement plus grande, pour atteindre quasiment la moitié des émissions totales avec un véhicule électrique à batterie. En raison en particulier de l'ajout de la batterie.
Pour son étude, Ricardo a pris une valeur d'émission de CO2 pour la production d'électricité correspondant à celle du Royaume-Uni (500 g/kWh), alors que la moyenne européenne est plus faible (370g/kWh), en raison d'une part plus importante d'électricité d'origine nucléaire et renouvelable dans les autres pays (pour la France, c'est encore plus faible ~40g/kWh). En corrigeant ces émissions avec la moyenne européenne, il apparait que la fabrication devient majoritaire dans le cas d'une voiture électrique pure, et avec le mix énergétique français, c'est même le cas pour une voiture électrique à autonomie prolongée comme l'Ampera.

Ce que l'on constate, c'est que d'un point de vue de limitation d'émission de CO2, l'hybride prend l'avantage sur le véhicule conventionnel dès 35 000km, quel que soit le mix électrique puis qu'il n'intervient pas.
Avec le Mix anglais, c'est aux alentours de 60 000km que les électriques prennent l'avantage sur le véhicule conventionnel et vers 90 000km sur la voiture hybride. Au delà, l'avantage s'accroit évidemment.
Considérant le mix européen, l'électrique à autonomie prolongée prend l'avantage sur tous les autres peu après 30 000km, avant de se faire dépasser par l'électrique pur vers les 90 000km.
Le mix français augmente encore le contraste, et les voitures comme l'Ampera prennent l'avantage dès 25 000km, et le perdent sur la voiture électrique pure aux alentours des 45 000km. A 90 000km, le véhicule conventionnel est responsable de l'émission de 2 fois plus de gaz à effet de serre que l'électrique pur. C'est considérable.

La moyenne de kilométrage annuel des français est situé aux environs de 12 500km. Dans le cas de la France, l'Ampera est donc écologiquement avantageuse au bout de 2 ans de kilométrage moyen seulement. Voire plus vite encore si on roule plus ou si on fait davantage de trajets sur la batterie que les 75% de l'étude.
Pour l'électrique pure, c'est un peu plus délicat, en tous cas plus long. D'une part parce que 45 000km c'est évidemment plus que 25 000km, et d'autre part parce que de fait l'électrique rend moins évident les longs trajets de vacances par exemple, qui sont de gros pourvoyeurs de kilomètres. Le kilométrage annuel s'on trouve donc réduit et le propriétaire de véhicule électrique à batterie mettra donc plus de temps à amortir sa voiture écologiquement. Et c'est d'autant plus vrai au niveau européen.