Soumis par Amperiste le
Le 82e salon de l'automobile de Genève met en vedette son Pavillon vert, dédié depuis 2009 à la mobilité écologique. Depuis, les voitures électriques sont arrivées sur le marché plus en masse que jamais, et on pouvait s'attendre à ce que Genève évolue en conséquence. Mais non.
[Article original du 29 février 2012]
Initialement une sorte de forum dédié aux professionnels, le Pavillon vert du salon international de l'automobile et des accessoires de Genève a ensuite évolué pour permettre aux visiteurs d'essayer en avant-première des voitures électriques comme la Volt, la Leaf, l'i-MIEV ou la Fluence ZE l'an dernier. Quatre voitures qui ont été lancées depuis le salon de l'an dernier, et à bord desquelles on peut légitimement penser que certains visiteurs voudront se rendre au salon.
Nous avons contacté l'organisation afin de savoir quels parkings étaient conseillés pour les voitures électriques. Après un peu d'incompréhension, il nous a été indiqué que tous les parkings étaient ouverts aux véhicules électriques, mais qu'aucun ne disposait d'installation de recharge. On nous a également conseillé de demander à la Fondation des parkings de Genève, au cas où. Laquelle fondation ne fut pas d'un plus grand secours.
Les bornes répertoriées par ChargeMap à proximité de Palexpo
ChargeMap en revanche sera plus utile. Mais pas beaucoup car il est manifeste qu'à proximité de Palexpo les bornes sont en nombre insuffisant, celles du Palexpo étant même indisponibles. Dans les 3 km (à vol d'oiseau), il n'y a que 6 prises accessibles, la plupart payantes à un prix assez dissuasif.
Avec cette perspective, le pavillon vert apparait comme une opération de Greenwashing : hors des tapis des stands et de la petite zone d'essai, aucun effort n'est fait pour promouvoir la mobilité électrique, les véhicules électriques ne semblent pas les bienvenus à Genève !
Grâce au prolongateur d'autonomie, les propriétaires d'Ampera ou de Volt ne sont pas rédhibitoirement pénalisés. Mais mettre à disposition quelques dizaines de prises aurait pu permettre à des habitants électrifiés de Besançon, Lyon, Neuchatel ou Chambery de venir au salon au volant leur Leaf ou leur Fluence ZE, la laisser recharger pendant leur visite (quitte à payer un petit supplément) puis repartir tranquillement chez eux le soir. Au lieu de cela, on se limite à une zone allant de Lausanne à Annecy. Ceux qui viendront de plus loin devront se résoudre à prendre les transports en commun (frustrant si on aime l'automobile), ou se propulser au thermique.
Alors que le salon met en valeur son Pavillon vert, et les différentes nouveautés électriques qui seront présentées, il est un peu honteux de la part de l'organisation de n'avoir pas fait ce petit effort supplémentaire en direction de la mobilité électrique. Le salon suisse aurait aussi pu le valoriser, à peu de frais puisque les propriétaires de véhicules électriques sont encore somme toute assez peu nombreux.
[Mise à jour du 7 mars 2012]
Je remercie Automobile-Propre.com pour son soutien à ce "coup de gueule".
Depuis, l'affaire prend de l'ampleur et La Tribune de Genève en parle. Un responsable anonyme du salon a déclaré "C’est un problème auquel nous avons pensé ! Nous fournirons des bornes sur demande au P12. Il suffira de s’adresser au gardien du parking."
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Commentaires
fleischwurcht replied on Permalien
En ce qui concerne Genève c'est vrai que c'est un peu étonnant cette absence de bornes de recharge. Par contre "ChargeMap" m'a l'air bien fait mais peut-on avoir les conditions tarifaires pour telle ou telle borne dans sa ville ?
J'ai lu sur un autre forum que certains craignaient le vandalisme sur leur câble de recharge (c'est vrai qu'il y a des c...s) lors d'un branchement dans un parking ou autre lieu public. Que se passe-t-il si cela se produit un jour ? Opel fournira-t-il un autre câble de recharge ? Si non, quel est le coût de ce câble ? Ou peut-on l'acheter ? Est-ce que ce coût peut être pris en charge par l'assurance ?
Lel replied on Permalien
Cette attitude de la part des organisateurs du salon est vraiment décevante. Tout cela prouve qu'il reste énormément à faire pour changer les mentalités. Et le geste initiateur doit aussi venir des politiques. Or, lorsque l'on entend le manque de connaissances de ceux-ci (ainsi que pas mal de journalistes de la presse non-spécialisée), on se dit que c'est très très loin d'être gagné.
Misère!...