Soumis par Amperiste le
L'Ampera et la Volt n'affichent pas la consommation instantanée de carburant quand elles sont en prolongation d'autonomie. On doit se contenter de l'affichage de valeurs moyennes, voici des explications sur la raison pour laquelle une consommation instantanée de carburant serait trompeuse.
Sur les voitures thermiques modernes, l'ordinateur de bord ou un économètre à aiguille permet de visualiser la consommation instantanée du moteur. Cela permet au conducteur, soit de se faire peur à un démarrage appuyé, soit de se gratter le ventre de satisfaction dans une descente, soit encore de choisir le rapport de vitesse le plus économique à vitesse stabilisée. Il permet aussi d'avoir un aperçu rapide de la consommation de la voiture dans certaines conditions.
Dans l'Opel Ampera et la Chevrolet Volt, il n'y a pas de tel dispositif. Les interfaces changent vraiment très peu suivant que l'on est sur la batterie ou sur le prolongateur d'autonomie. Après tout, c'est l'esprit revendiqué d'avoir une conduite sur batterie et une conduite en prolongation très proches. On est dans les deux cas aidé par la didactique boule verte, qu'il faut maintenir au milieu pour optimiser la consommation.
Si on aime les références numériques, c'est dur.
Alors bien sûr, il est toujours possible d'utiliser un des deux compteurs journaliers. En le remettant à zéro et en attendant quelques secondes, on obtient une valeur de consommation quasi instantanée. Mais la valeur ainsi obtenue est difficilement exploitable, en raison de la typologie hybride série ou série-parallèle du système Voltec.
Pour rappel, l'alimentation du moteur thermique n'est pas lié qu'à l'accélérateur, il dépend aussi significativement du niveau de charge de la batterie. En effet, le moteur thermique produit de l'électricité pour réguler la charge de la batterie. Si le niveau de charge de la batterie est sous son niveau de référence, le thermique consomme davantage. Si le niveau de charge de la batterie est au-dessus du niveau de référence, il consommera moins, voire pas du tout.
Pour illustration, voici la simulation d'un petit trajet. On y démarre depuis zero, parcourt quelques kilomètres en extra-urbain, puis on s'engage sur une voie rapide après un petit arrêt.
Ces graphes ne sont pas issus de mesures aux instruments mais de sensations "à l'oreille", cela trace donc les grandes lignes du fonctionnement.
Il y a un effet de seuil important au niveau des régimes moteurs du thermique, et donc de l'électricité qu'il produit. Ainsi le régime minimal de fonctionnement du 1,4l dans l'Ampera est plus élevé que le ralenti de ce même moteur dans une Corsa ou une Astra. A certaines allures stabilisées (jusqu'à environ 90km/h), la puissance utilisée par le moteur électrique est inférieure à la puissance minimale produite par le prolongateur. Le moteur thermique est alterne alors entre son régime minimal (le surplus d'électricité est stocké dans la batterie) et l'arrêt (le déficit d'électricité est puisé dans la batterie). C'est visible sur le graphe entre C et G. Ce fonctionnement en surstockage/décharge se rapproche de la pratique que certains conducteurs de Prius appellent le pulse and glide. Dans leur cas, c'est l'énergie cinétique (la vitesse) qui sert d'intermédiaire et non la batterie.
D'autre part, il y a également un effet retard / rattrapage. Cet effet est manifeste sur les voies rapides : lors de l'insertion on ressent la puissante accélération avant d'entendre le moteur thermique donner son meilleur et une fois à vitesse stabilisée il continue de tourner plusieurs secondes haut dans les tours avant de descendre à son régime de croisière. Cet effet est visible sur le graphe sur les deux démarrages (entre A et C et entre H et J).
Une fois ces considérations à l'esprit, voyons ce que donnerait une lecture de la consommation instantanée à différents instants caricaturaux.
Si la consommation instantanée est observée juste après une accélération (par exemple entre B et C ou entre I et J), bien que la voiture soit arrivée à sa vitesse de croisière, elle apparaitra plus élevée.
Si la elle est mesurée à un moment où le thermique ne tourne pas (comme entre C et D), c'est évidemment le contraire, elle apparaitra bien plus faible.
Il est donc manifeste que la lecture d'une consommation instantanée peut induire en erreur, et ce dans un sens comme dans l'autre. Comme c'est le cas pour un trajet complet incluant une portion sur batterie et une partie sur le prolongateur, la consommation de l'Ampera ou de la Volt doit être appréciée sur une période plus longue qu'avec une voiture traditionnelle.
Mais si la visualisation de la consommation instantanée de carburant serait inutile, pouvoir visualiser la consommation électrique instantanée, de façon plus précise qu'avec la boule verte, aurait beaucoup de sens.
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Commentaires
fleischwurcht replied on Permalien
Intéressante comme étude mais un peu complexe à interpréter....Pourquoi le niveau de référence de la batterie est-il à 100 ? Que signifie un niveau de charge de 120 ?
Lel replied on Permalien
Bonne explication. Mais que représentent les chiffres en abscisse? Des unités de temps ou de distance?
Pour le reste, si tenir compte d'une consommation instantanée est déjà absurde sur une thermique classique, sur une hybride, qui plus est du type volt/ampéra, ça l'est en effet encore davantage.
Amperiste replied on Permalien
Le niveau de la batterie ne soit pas se lire sur l'échelle de gauche mais sur celle de droite et les chiffres en abscisse sont symboliques.
J'ai modifié le graphe et adapté le texte en conséquence.
tnut replied on Permalien
Bonjour
Merci de cet exposé.
Néanmoins je crois qu'il serait bon de vous relire, surtout pour un sujet pointu comme celui-là. J'ai vraiment du mal à vous suivre. Il manque des mots ici et là.
Bien à vous
Thierry